Monastère
des Pénitents |
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Le
premier couvent des Pénitents fut fondé à Croisset en
1472. Il avait été dédié à sainte Barbe par son
fondateur, Rogerin Rabasse et il fut autorisé par le roi
Louis XI en 1482.
De ce premier monastère, ils tentèrent en 1522, de
s’implanter à Rouen mais n’y parvinrent pas, un Concile
Provincial demandant même la fermeture des couvents des
Frères de St-François ! Lors de leur seconde demande, en
1609, ils obtinrent de s’installer en ville, à condition
toutefois de garder en usage le couvent Ste-Barbe. Cela
leur permit de bénéficier, en plus des locaux pour leurs
“pensionnaires”, de carrières de pierre de très bonne
qualité. |
En vertu de
lettres patentes d’Henri IV, ils s’établirent en premier
lieu au faubourg Bouvreuil, sur la paroisse de
St-Patrice, dans le “Jardin d’Arquensy”. Ils s’y
trouvaient passablement à l’étroit, aussi obtinrent-ils
trois ans plus tard, en 1612, le transfert de leur
monastère dans un quartier à l’est de la ville, rue
St-Hilaire. Ils y édifièrent, une église conventuelle
dédiée à Notre-Dame-de-Lorette dédicacée en 1615 par le
vicaire général de monseigneur de Joyeuse, archevêque de
Rouen. Un certain nombre de personnalités s’y firent
inhumer comme les familles de Gouville, de Motteville et
les Godart de Belbeuf.
Les Pénitents de Ste-Barbe, dits “Pénitents blancs de
Croisset”, reçurent, dans leur couvent différentes
personnes incarcérées, exclusivement des hommes, parfois
sur simple lettre de cachet.
Le Couvent de Croisset est encore pratiquement intact.
Sont conservées en particulier, en plus des
constructions du XVIIe siècle, les grandes
grottes creusées dans la craie.
De l’implantation rouennaise, nous ne connaissons que le
cloître qui était formé d’arcades groupées deux à deux
sous un arc en demi-cercle. Il ne manquait pas de beauté
dans sa rigueur.
A la Révolution, l’église conventuelle fut mise, en
1791, sous le vocable de St-François, au nombre des
églises paroissiales conservées à Rouen. |
Elle fut fermée en 1792 l’église démolie et
le couvent transformée en maison de
détention, la “Maison François”, en 1795.
Les bâtiments conventuels abritèrent de 1839
à 1865 les Dames du Bons-Pasteur qui
cédèrent la place aux dames des
Saint-Anges
qui y resteront jusqu’à la seconde guerre
mondiale.
Après la guerre, ce fut longtemps le Lycée
d’Enseignement professionnel Peguy qui
occupa les locaux. Ensuite, la plus
grande partie en est occupée par l’Agence
Régionale de l’Environnement de
Haute-Normandie (AREHN). La réhabilitation,
œuvre de l’architecte italien Massimiliano
Fuksas a été inaugurée en 1993. Elle a eu le
mérite de mettre en valeur les trois travées
du cloître subsistantes, dans un décor plutôt
futuriste.
Après le départ de l'AREHN l'ensemble est en cours de transformation. |
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Le portail et la fontaine des Pénitents, sur la rue
Saint-Hilaire |
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Clergé |
En 1770, le clergé se composait de 26 personnes :
11 religieux-prêtres
10 novices
5 frères.
En 1723, les revenus de la communauté étaient de 2 364 livres. |
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Mobilier |
De la
contretable de pierre du grand autel des Pénitents de Rouen, il
teste deux anges de terre cuite. Ils sont exposés à Croisset dans
l’ancien monastère troglodytique. |
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Localisation |
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Bibliographie |
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t.
VI, p. 345-359.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 431-433.
Dictionnaire géographique,
historique et politique des Gaules et de la France, J. J.
Expilly, volume 6, 1770, p. 447-448.
Tableau de Rouen,
Machuel, 1777, p. 174.
Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, 1821, p.211.
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 384.
Guide de l'architecture contemporaine dans l'agglomération de
Rouen,
Cécile Fort, 1999, Fiche 19.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine, J. Tanguy, 2004, P.
132-133.
Rouen Insolite et Secret,
J. Tanguy, T, 3, 2013, p. 50-51. |