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Fondé à l’origine par une donation de Françoise
Lemarchand, dame de Boisbouville et veuve de Mathurin
Chouë, le monastère du faubourg St-Sever, “hors le
pont”, fut d’abord proposé à des Bénédictines de la
Ste-Trinité de Dol, en 1641.
Françoise de Poilley, fut la première supérieure de ce
premier monastère de Notre-Dame-des-Anges fondé en 1644 qui s’éteignit en 1648 faute de ressources, et
aussi « par la mauvaise administration de la
supérieure », après quatre années de présence.
Une seconde institution lui succéda. Laurence de
Bellefonds, sœur de l’abbaye caennaise de la Trinité,
vint à Rouen pour rétablir la présence des Bénédictines,
accompagnée de trois religieuses du même ordre. Les
troubles de la guerre civile (la Fronde) la décidèrent à
chercher un établissement plus sûr en ville. Grâce à
l’intervention de la régente Anne d’Autriche, elle
obtint de nouveaux locaux sur la rive droite, rue
Beauvoisine. Ainsi, naquit un nouveau monastère de
Notre-Dame-des-Anges dit de
Bellefonds en 1650. La deuxième fondation « hors le
pont » avait durée deux ans. |
Les lieux
furent délaissés pendant plusieurs années, jusqu’en
1681, où des Bénédictines du prieuré de St-Hilaire,
implantées sur la rive droite depuis 1659, au hameau de
la Pannevert, achetèrent une maison en la rue d’Elbeuf.
En 1685, une propriété contiguë fut louée (puis achetée
en 1692) pour compléter l’établissement qui garda le nom
de Prieuré de Saint-Hilaire.
Les bénédictines étaient appelées “Crépines” du nom de
Marie-Madeleine Crépin de Pierreval, l’une des deux
fondatrices devenue supérieure. Elle construisirent une
chapelle, dédiée à St-Hilaire comme l’était leur
sanctuaire du prieuré de la Pannevert. En 1684, le
chanoine Le Fieux, vicaire général de Monseigneur
Colbert, archevêque de Rouen, bénit officiellement cette
nouvelle et modeste chapelle.
Bénédictines dites aussi “de la Pauvreté”.
En plus de sordides questions de préséance, les Crépines
souffrirent d’une grave pénurie de recrutement et de
ressources. Leur ultime supérieure, madame d’Heiss, se
vit appelée par le roi en 1742 comme prieure de
St-Louis de Rouen. A la suite d’une requête des moniales
à l’archevêque, les Crépines furent incorporée au
prieuré de St-Louis qu’elle gouvernait.
Les bâtiments furent vendus. L’édition de 1788 de
l’Almanach de Rouen fait état à cet endroit d’une
raffinerie de sucre renommée appartenant à Victor
Sautelet qui fut plus tard déplacée rue des Carmes.
Construit au XVIIe siècle, le bâtiment
principal abritait précédemment un relais de chasse
avant d’être transformé en couvent.
Les constructions furent pratiquement démolies vers
1867-1868.
A partir de 1868, l’emplacement de l’ancien prieuré fut
occupé par les Sœurs de St-Vincent de Paul. Elles
installèrent leur orphelinat puis, en 1920, un foyer
féminin, un “fourneau économique” et même un jardin
d’enfants.
Le site ne conserve guère de vestiges du passé. Quelques
solides bâtiments de pierre des XVIIe et
XVIIIe, au 47-49 rue d’Elbeuf, représentent
peut être encore des souvenirs de ce passé religieux. |