PORTAIL DES LIBRAIRES

Le portail des Libraires est certainement le premier des grands travaux entrepris dans la cathédrale à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècles. Suivront la chapelle de la Vierge et le portail sud, dit de la Calende, les chapelles de la nef et la partie supérieure de la façade.
Les chanoines habitaient des maisons dans le quartier au nord de la cathédrale. Ils devaient faire le détour par la façade occidentale pour entrer dans l'église ce qui était très peu confortable. En 1280, Guillaume de Flavacourt montait sur le trône épiscopal de Rouen. C'était un ancien chanoine de la cathédrale, aussi accepta-t-il facilement les demandes de ses anciens condisciples pour ouvrir un accès direct à la cathédrale dans le bras nord du transept.
Le maître d'œuvre Jean Davi fut chargé de la construction qui dura près d'un demi-siècle.
L'architecte Jean Davi se trouva chargé des travaux. La chapelle Sainte-Marie qui se trouvait contre le croisillon du transept perdit sa partie centrale.
D'abord appelé le portail de la bienheureuse Marie, il prit le nom de portail des Boursiers qu'il porta pendant la plus grande partie du moyen âge.
Le décor en est somptueux et déborde sur les constructions avoisinantes.
De chaque côté du portail, des quadrilobes montrent un bestiaire fantastique et les scènes de la genèse. Le tympan incomplet montre un jugement dernier. Au-dessus, la magnifique rose rayonnante est comme une roue de lumière.
Comme au portail de la Calende, le tout est encadré de deux énormes tours rendues légères par leur décor ajouré.
Le nom de portail des Libraires vient de la présence de la bibliothèque de la cathédrale dans le bâtiment qui borde la cour à l'ouest. Au moyen âge, les termes de librairie et de bibliothèque étaient synonymes.
La statuaire a souffert des injures du temps ou des hommes. Dans les années soixante du XVe siècle, l'architecte Guillaume Pontif enleva les statues des grandes niches des ébrasements qui menaçaient ruine. De nombreuses têtes et attributs disparurent lors de l'occupation huguenote de 1562.
Le portail a été restauré dès la fin du XVe siècle (1456-1463), et surtout par les architectes Barthélemy et Desmarest entre 1850 et 1860 puis nettoyé au début des années 2000. Il reste toutefois à remettre en valeurs quelques éléments : Le tympan, les voussures et quelques statues autour de la rose.

Le revers du portail

La façade du portail

Les quadrilobes

Bibliographie
G. Dubosc, Les portes de la cathédrale de Rouen,Journal de Rouen, 10 janvier 1904, p. 3.
L. Pillon, Un tympan de porte à la cathédrale de Rouen, Revue de l'art chrétien., 1904, p. 181-189.
L. Pillon, Conférence sur les bas-reliefs des portails latéraux de la cathédrale de Rouen, Bull A.M.R., 1906, p. 10,29,30.
L. Pillion, Les portails latéraux de la cathédrale de Rouen, 1907.
L. Lefrançois-Pillon, Nouvelles études sur les portails du transept à la cathédrale de Rouen, rev. de l'Art Chrétien, 1913
G. Dubosc, A travers Rouen ancien et moderne,1920, p.35.
R.-C. Flavigny, A propos du Portail des Libraires de la Cathédrale de Rouen, Notes sur les grotesques, Bull. AMR, 1935-38, p. 90-104.
A.M. Carment Lanfry, La Cathédrale Notre-Dame de Rouen, 1977, p.203.
D. Lavallée, Rouen au musée de la rue, 1980, p. 16.
M. Schlight, La Cathédrale de Rouen vers 1300, 2005.
F. Thenard-Duvivier, Images sculptées au seuil des cathédrales - Les portails de Rouen, Lyon et Avignon (XIIIe et XIVe siècles), 2012.
F. Thenard-Duvivier, Les bas-reliefs quadrilobés,   in Rouen Primatiale de Normandie, 2012, P; 233-237.
L.-R. Delsalle, in Rouen primatiale de Normandie, 2012, p. 409-415
L. Pillion, Les portails latéraux de la cathédrale de Rouen, 1907.

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