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Fiche Conseil
 
Séance : 14/05/2004
Libelle : Trois-mâts Marité. Coûts de fonctionnement. Motion d'urgence
Document :
 
Année : 2004
Catégorie :
Page : 26
Rapporteur :
   
Débats : M. Yvon ROBERT.- « Le 9 mai 2004, le trois-mâts Marné est arrivé à ROUEN.
Le plus ancien des terre-neuviers normands est désormais propriété d'un Groupement d'Intérêt Public dont la Ville de ROUEN détient la majorité des voix.
Parallèlement, le journal municipal informait que sa gestion avait été confiée à Bob ESCOFFIER de la société "Etoiles Marines Croisières".
A de multiples reprises, l'opposition du Conseil Municipal a souhaité obtenir la transparence sur les coûts de gestion et l'équilibre budgétaire de cette opération, en vain.
De plus, la variabilité de vos déclarations a conduit à se poser plus de questions qu'à apporter des réponses aux interrogations légitimes des Rouennais :

- Mme BOUDIER en février dernier : "Ça fonctionne tout seul ; nous avons mené des études de marché pour voir si son exploitation était rentable ; aujourd'hui, les incertitudes sont levées."
- M. le Maire en Conseil Municipal : "L'opération sera équilibrée au bout de 2 ans."
- M. le Maire dans le journal "Liberté Dimanche" du 9 mai : "Quant à savoir si l'opération est viable financièrement, il faudra au moins deux exercices pour tirer un premier bilan." "C'est une belle danseuse à peu de frais."
Successivement, le budget de fonctionnement du Marité a été annoncé à 380.000 E, puis à 500.000 €, avant qu'aujourd'hui le chiffre de 1.000.000 € circule. Qui croire ?
Il n'est pas possible que la gestion de ce bateau ait été déléguée à une société privée dans un cahier des charges et un budget prévisionnel de fonctionnement avec des engagements de la Ville.
Le programme annoncé (fête de la mer à FECAMP, CHERBOURG, GUERNESEY, SAINT-MALO, îles anglo-normandes, etc.) correspond à un coût de fonctionnement. Quel est-il ?
M. le Maire, nous vous demandons très officiellement d'informer les élus et tous les Rouennais des coûts de fonctionnement du Marité et des recettes attendues. »

M. le MAIRE.- Mon cher collègue, je vais vous informer très précisément du résultat de la mise en concurrence à laquelle nous avons procédé. Vous avez été assez nombreux à être témoins des propos de quelques-uns d'entre nous laissant entendre que le choix de l'exploitant était déjà fait. Je me rappelle ici avoir entendu tel ou tel conseiller municipal prétendre que le choix était fait avant même que la consultation soit lancée. Je ne personnaliserai pas, mais celui qui a prononcé ces paroles se reconnaîtra.
En réalité, nous avons choisi un tout autre exploitant que celui dont le nom avait été cité. Je vais donc vous donner tout simplement ce qui résulte de la proposition budgétaire qu'il nous a faite et qui a été adoptée lundi à l'unanimité, mon cher collègue, par les membres du Groupement d'Intérêt Public G.I.P.).
Vous auriez pu d'ailleurs, vous aussi, au titre du Conseil Général, en faire partie si votre collectivité avait souhaité participer au G.I.P. Elle a souhaité apporter son financement sans participer au G.I.P. C'est le droit le plus absolu de chaque collectivité de déterminer la manière dont elle veut soutenir financièrement une opération.
Je signale simplement que, si d'aventure le Marité connaissait des avaries importantes ou s'il disparaissait en mer — ce qui est le propre d'un certain nombre de bateaux —, seuls les copropriétaires du G.I.P. verraient leur mise de fonds initiale être récupérée. Je l'avais dit, j'avais mis en garde sur ce que je considérais comme une conduite assez peu responsable des deniers publics. Il n'empêche que désormais seul le G.I.P. est propriétaire de ce navire.
Le compte d'exploitation est le suivant : M. Bob ESCOFFIER, au nom de la société Etoiles Marines Croisières, a proposé un budget en dépenses de 500.000 € et en recettes de 495.000 €. Dans ces dernières, ne sont pas compris tous les produits dérivés (vente de tee-shirts, casquettes, stylos et autres accessoires parfaitement compatibles avec la vocation de l'exploitation de ce navire), car nous n'avons pas voulu les définir trop vite. De ce fait, mon propos, peut-être excessivement prudent, a toutes les raisons de se rapprocher de celui de Mme BOUDIER, qui était sans doute plus fine connaisseuse que moi du sujet et qui
pensait que nous pourrions atteindre l'équilibre dés la première année. C'est vraisemblablement ce qui se passera. En effet, 50.000 € de produits dérivés sont une très petite chose.
Je vous rappelle que ce contrat a été passé pour 3 ans. Je suis à la disposition de tous ceux qui souhaiteraient en connaître naturellement les éléments. Evidemment, la politique de la chaise vide n'est pas la meilleure façon de critiquer de l'extérieur une opération à laquelle on n'a pas voulu soi-même être associé.
Enfin, vous me permettrez, pour clore ce débat, de vous dire que les seules annonces télévisées qui ont salué le retour du Marité sur les grandes chaînes nationales (TF1, France 2, France 3 et quelques autres) ont représenté, pour la Ville, la Région et les collectivités qui ont financé, une campagne de rayonnement et de notoriété dont nous avons pu évaluer le coût, au moment où ces images ont été diffusées, à environ 500.000 €. Je vous le signale au passage, parce que ce n'est pas inintéressant pour la Ville que l'on ait pu ainsi parler d'elle dans des termes extrêmement positifs, avant même que le bateau soit mis en exploitation.
Vous avez vu les images, vous avez entendu les commentaires, nous avons tous été téléspectateurs.
Le sujet est donc parfaitement transparent et clair. Je ne doute pas maintenant que la première année d'exploitation sera elle-même équilibrée. J'avais pris quelques clauses de prudence. L'expérience et la ténacité de Mme Elisabeth BOUDIER ont permis certainement d'approcher et même d'atteindre l'équilibre
dès la première année, ce dont nous sommes tous ici unanimes à nous féliciter.
   
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