Fiche Conseil | ||||||
Séance : | 26/03/1999 | |||||
Libelle : | Exploitation des salles de cinéma dans l'agglomération rouennaise. Intervention | |||||
Document : | 38 bis.- M. Jean-Marie TISSOT.- Puisque nous venons de parler de cinéma, vous avez sans doute reçu comme nous tous une invitation - sur du très beau papier glacé - pour l'inauguration du complexe cinématographique du GRAND-QUEVILLY. «Plongez dans un inonde de cinéma», est-il écrit. Les différents membres de notre groupe ont reçu aussi cette invitation. Je ne vous cache pas que nous allons la décliner et ne pas y aller. J'ai écrit ce soir, au nom de notre groupe, à M. le président du District - qui d'ailleurs a oublié de mettre cette qualité dans son invitation, puisqu'il y est indiqué qu'il est député-maire du GRAND-QUEVILLY, mais pour l'occasion, il n'est plus président du District, ce qui est regrettable -, pour lui dire que nous ne pourrions pas nous rendre le 6 avril au GRAND-QUEVILLY, car ce sera pour nous véritablement un jour, j'allais dire de deuil, mais certainement un jour qui marque, dans ce qu'ont été les 3 premières années du mandat, cette erreur considérable qu'a été l'implantation de ce complexe au GRAND-QUEVILLY, par rapport à l'équilibre de l'agglomération. Voilà ce que nous écrivons ce soir à M. le président du District : «M. le président, M. le député-maire, vous avez fait adresser aux membres de notre groupe une invitation à l'inauguration, le 6 avril prochain, du complexe cinématographique du GRAND-QUEVILLY, sous le titre "Plongez dans un monde de cinéma". J'ai le regret de vous informer que nous ne participerons pas à cette manifestation qui voit l'aboutissement d'un projet contraire aux intérêts de l'agglomération tout entière, dont vous êtes le président, bien que vous ayez oublié ce titre sur le carton d'invitation. L'implantation des GAUMONT au GRAND-QUEVILLY, ainsi que cela a été maintes fois expliqué, entraîne un déséquilibre culturel et un appauvrissement du centre de ROUEN, préjudiciable à toute la collectivité. La majorité des élus de ROUEN, Verts, communistes et opposition, s'était clairement déclarée contre ce projet et en faveur du choix d'un site en secteur Ouest rive droite. Malheureusement, M. le Maire de ROUEN, pourtant minoritaire sur ce projet, a cru devoir, à l'époque, apporter sa voix décisive lors du vote de la C.D.E.C. Aujourd'hui, c'est ROUEN qui plonge, et non pas dans un monde de cinéma, mais dans un avenir culturel incertain, voire sinistré. Je vous prie de croire, M. le président, M. le député-maire, à l'assurance de ma considération distinguée.» J'ajoute, si mes souvenirs ne me trahissent pas, qu'à l'époque, celui qui normalement était le délégué du maire à la C.D.E.C. n'y est pas allé et a souhaité que ce soit M. le Maire qui aille apporter ce vote décisif. Ce vote, répétons-le, a provoqué une situation de déséquilibre, qu'il est difficile maintenant de rattraper, même si les cinémas Saint-Sever s'étendent, et espérons que ce projet aboutira. Il y avait en effet nécessité que ce développement des cinémas concerne d'abord le centre ville et que, ensuite seulement, la concurrence se constitue par rapport au centre ville. On aurait alors vu s'il était possible qu'il y ait, au Sud, un pôle cinématographique qui se développe, parce qu'il y aurait eu une clientèle suffisante après l'implantation de celui du centre, ou bien de même au Nord ou à l'Est. Mais en tout cas, je crois que ce qui se passe aujourd'hui est préjudiciable aux intérêts de tous, même si, bien évidemment, les sociétés d'exploitation et de diffusion cinématographique ne sont pas en cause, car c'est le jeu de la concurrence et elles vont là où elles sont accueillies dans des conditions qui les regardent. M. Michel GUEZ.- Je regrette sincèrement que nous, en temps utile, nous n'ayons pas fait l'effort nécessaire pour que l'Union Générale Cinématographique (U.G.C.) s'installe où il était prévu qu'elle s'installe, à savoir dans les docks de ROUEN. Il faut quand même rappeler que le contrat entre la Ville de ROUEN, M. Jean LECANUET, et U.G.C. avait été signé, que la maquette avait été exposée dans les bureaux d'U.G.C. à PARIS. Pour des petites raisons que je ne saisis pas, le dossier n'a pas pu aboutir. Je ne voudrais pas pécher par orgueil en disant qu'il n'a pas abouti parce que, comme c'était moi qui l'avait monté, il ne fallait peut-être pas qu'il aboutisse... Ce n'est pas le problème. Ensuite, si vous, le maire de ROUEN, vous aviez repris ce dossier, il est certain qu'il y avait une cohérence entre la faculté de droit, le projet de Transport Est-Ouest de ROUEN, l'aménagement des docks de ROUEN, la réalisation d'une grande salle de type «Zénith» sur les Bassins Saint-Gervais. Avec tout cela, nous avions pour ROUEN un projet qui fonctionnait très bien, avec une liaison centre ville/quartier Ouest, le développement de ce quartier se trouvant d'autant facilité. Si l'on est chef d'entreprise et que, pour une raison quelconque, on se trouve confronté à tune concurrence, concurrence qui à ROUEN est la même qu'à CAEN - je cite CAEN, car, quand vous êtes sur l'autoroute qui entre à CAEN, vous voyez qu'il y a un complexe de cinémas totalement à l'extérieur de la ville, c'est à la mode en ce moment -, on se dit : «Que vais-je faire pour répondre à la concurrence ? Et si j'aidais l'installation dans ma ville d'un complexe concurrent, ne ramènerais-je pas finalement la clientèle dans ma ville ? C'est peut-être cela que nous pouvons faire à Saint-Sever en le développant suffisamment, en redonnant la possibilité aux cinémas Saint-Sever de s'installer vite et de garder cette clientèle étudiante. Car c'est quand même un peu fort de café que, au moment où nous faisons revenir à ROUEN les étudiants du plateau Nord, où il n'y avait aucune activité, on les oblige maintenant à aller au GRAND-QUEVILLY, d'autant que, pour l'instant, il n'y a pas un transport en commun qui aille jusqu'aux nouveaux cinémas. Je pense que j'essayerais de faciliter au maximum le développement des cinémas tels qu'ils sont prévus à Saint-Sever, en pensant que ces cinémas développés sur Saint-Sever, comme l'aménagement des quais - je ne vais pas vous redire ce que je vous ai dit il y a deux conseils municipaux -, tous ces aménagements qui permettent de rapprocher les deux rives de la ville permettront peut-être assez rapidement qu'il y ait une concurrence et que, finalement, dans cette concurrence, les gens continuent à aller au cinéma à ROUEN. plutôt qu'à l'extérieur. |
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Année : | 1999 | |||||
Catégorie : | Culture - Sport - Relations internationales | |||||
Page : | 153 | |||||
Rapporteur : | ||||||
Débats : | ||||||