Conseils Municipaux depuis 1995

Fiche Conseil
 
Séance : 26/03/1999
Libelle : Installation classées pour la protection de l'environnement. S. A. Lubrizol France, 25, quai de France. Augmentation de la capacité de production des unités de fabrication des antioxydants. Avis
Document : La société LUBRIZOL FRANCE, dont le siège social est 25. quai de France à ROUEN,
sollicite l'autorisation d'augmenter la capacité de production des unités de fabrication d'antioxydants et la capacité de stockage des matières premières situées dans l'enceinte de son usine implantée à l'adresse précitée.
Par arrêté du 4 janvier 1999, M. le Préfet a prescrit l'ouverture d'une enquête publique qui s'est déroulée à la mairie de ROUEN, du 11 février 1999 au 11 mars 1999.
Le Conseil Municipal de la Ville de ROUEN est appelé à émettre un avis sur cette
demande.
Implantée depuis 1955 en limite des communes du PETIT-QUEVILLY et de ROUEN.
dans la zone industrielle, cette usine occupe une superficie de 13 hectares et emploie 330 personnes.
Elle souhaite porter sa production d'antioxydants de 30.000 tonnes/an à 50.000 tonnes/an, au-delà de l'horizon 2000. Cette activité est soumise à autorisation.
Les antioxydants correspondent à une variété d'additifs pour lubrifiants dont la fabrication constitue l'activité principale de l'entreprise.
Le projet d'extension se fera sans modification profonde des installations en place. Seule la superficie de stockage de pentasulfure de phosphore sera multipliée par 1,5.
1.- Impact des rejets aqueux
L'eau utilisée sur le site est entièrement prélevée sur le réseau communal. En 1998, la consommation moyenne était de 4.000 m3/mois.
Les eaux vannes, constituées par les effluents des sanitaires et douches de l'usine, sont rejetées dans le réseau public d'assainissement.
Les eaux pluviales correspondent aux eaux de ruissellement du parking et des toitures des bâtiments administratifs et sont évacuées directement en Seine.
Les eaux industrielles regroupent les eaux de ruissellement de toutes les zones liées à l'activité du site, les condensats de vapeurs qui ne sont pas recyclés et les eaux de décantation des aérateurs non recyclées. Ces eaux sont dirigées vers une fosse de décantation d'un volume de 164 m3, qui est vidangée et
nettoyée tous les 6 mois. Ses effluents sont rejetés ensuite en Seine.
Une analyse régulière des paramètres de pollution est effectuée par le laboratoire de l'usine ainsi que par le Laboratoire Municipal et Régional de ROUEN, à la demande de la Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (D.R.I.R.E.). En cas de dépassement de la charge polluante admissible, les effluents sont incinérés par une société spécialisée.
Actuellement, le site génère, en plus des eaux industrielles, environ 3.100 tonnes/an d'eaux polluées provenant :
- des process,
- des activités de lavage et nettoyage des installations.
Ces eaux sont stockées dans un bac, puis incinérées par une entreprise spécialisée.
Courant mars 1999, une nouvelle unité de prétraitement de ces eaux devrait réduire de moitié le volume des eaux polluées issues des process.
L'augmentation de production des antioxydants n'entraînera pas de modifications quantitatives et qualitatives des rejets, les techniques de recyclage étant améliorées dans le même temps.
2.- Impact des rejets atmosphériques
Les principaux rejets sont :
- Le dioxyde de soufre (SO2) produit par les installations de combustion (chaudières). En baisse régulière depuis 10 ans, ces rejets sont passés de 75 tonnes/mois en 1985 à 7 tonnes/mois en mai 1998.
- L'hydrogène sulfuré gazeux (H2S) issu de la fabrication des antioxydants. Il est collecté grâce à un réseau d'évents, puis traité par lavage avant rejet par une cheminée de 13 mètres de haut.
En cas de dérive du procédé industriel, des mercaptans très odorants peuvent être émis. Ils sont alors collectés par un réseau d'évents, puis envoyés sur les unités de traitement des gaz. Les niveaux d'H2S et de mercaptans sont mesurés en continu sur le site, ce qui permet de traiter les éventuels problèmes dès leur survenue et de limiter ainsi leurs impacts.
- Les Composés Organiques Volatils (C.O.V.) provenant de l'unité «Mélange» et des stockages d'alcool.
Le projet d'augmentation de la capacité de production des antioxydants n'implique pas d'augmentation de rejets atmosphériques. Il n'y aura donc pas d'impacts supplémentaires en matière de nuisances olfactives.
Il serait cependant souhaitable qu'un traitement approprié soit mis en place pour limiter et surveiller les rejets de C.O.V., d'autant qu'il s'agit de composés cancérigènes pour certains et que la France s'est engagée à réduire de 30 % ses émissions de C.O.V.
3.- Impact lié aux déchets
Les déchets liquides (432 tonnes/mois en 1997) correspondent aux eaux polluées, aux eaux sulfureuses, aux mélanges eaux-alcool-solvant, aux phases organiques, aux déchets de laboratoire et aux résidus de décantation de la fosse.
Les déchets solides (117 tonnes/mois en 1997) correspondent aux terres filtrantes, aux résidus de laboratoire, aux cartons souillés, aux ordures ménagères, aux déchets industriels banals, aux débris de bois et palettes.
L'ensemble de ces déchets est en baisse constante :
- les déchets liquides sont passés de 1.135 tonnes/mois en 1992 à 328 tonnes/mois en mai
- les déchets solides sont passés de 164 tonnes/mois en 1992 à 47 tonnes/mois en 1998.
Selon leur nature, les déchets sont réduits à la source, recyclés, incinérés, traités chimiquement ou mis en centre d'enfouissement.
L'augmentation de capacité projetée n'entraînera pas un accroissement proportionnel des déchets. Les nouvelles techniques de filtration devraient au contraire améliorer la gestion de ces déchets sur le site.
4.- Impact sonore
Aucune plainte relative à des nuisances sonores provenant du site LUBRIZOL n'a été enregistrée ces dernières années.
L'augmentation du trafic de camions passant de 7 par jour à 16 par jour sera en fait réduite à court terme, grâce essentiellement à la mise en place de l'unité de traitement des eaux polluées.
Le projet ne devrait donc pas générer d'impact sonore supplémentaire.
 
Année : 1999
Catégorie : Propreté - Environnement
Page : 138
Rapporteur :
   
Débats :
   
Retour