Sœurs de la Providence

            Plan Gaspard de Baillieul (1737)

Appelées “Maîtresses des Ecoles gratuites et charitables du St-Enfant Jésus”, les Sœurs de la Providence furent instituées en 1666 par Nicolas Barré.
La tâche l’Institut des Sœurs du St-Enfant Jésus était l’éducation gratuite des filles pauvres, en leur apprenant à lire et à écrire notamment.
Jusqu’à la Révolution, ces religieuses eurent toujours un religieux Minime comme directeur spirituel.
Pendant les premières années, la communauté fut d’abord établie à Sotteville fut transférée à Rouen vers 1677, dans une maison de la rue de l’Epée due à la générosité de madame de Grainville de Fumechon.
Les religieuses ouvrirent des écoles à Rouen et dans les faubourgs, avec l’appui du Bureau des pauvres valides de Rouen.
Des écoles charitables pour filles naquirent dans la paroisse de St-Vivien, dans les anciennes rues de la Prison ou des Maîtresses dans la paroisse St-Nicaise, rue des Bons-Enfants (dans la paroisse Ste-Marie-la-Petite), dans la paroisse de St-Maclou, à Darnétal.

En 1678, elles purent se rendre propriétaires de leur propre maison, rue de l’Epée (actuelle rue de l’Abbé de l’Epée). Ce modeste domaine avait été agrandi par la location de quelques terrains adjacents qui leur permettaient d’avoir accès à la fois vers l’actuelle rue de l’Abbé de l’Epée et vers l’ancienne rue des Maîtresses disparue (le nom de la rue vient peut être de là).
Des opérations immobilières eurent lieu avec l’acquisition de maisons voisines en 1701, 1739, 1743 et 1747.
Leur première église conventuelle fut bénie le 24 février 1679 et dédiée au Saint-Enfant Jésus. En 1738, une nouvelle église conventuelle fut rebâtie, toujours comprise dans l’enceinte du couvent. Elle ne fut bénie que le 20 mai 1739.
A la suite de la Révolution, la communauté des Sœurs de la Providence fut supprimée en 1792. La vente de l’ancien couvent désaffecté et de la propriété des religieuses fut effectuée le 14 mai 1793.
En 1804, les Sœurs de la Providence furent autorisées à revenir à Rouen pour ouvrir au 16, rue du Champ des Oiseaux un nouveau monastère. En 1822, dans la même rue du Champ des Oiseaux, elles s’installèrent sur l’ancien site beaucoup plus vaste des Récollets qu’elles finirent par acheter en 1824. Vers 1846, un déménagement vers le 72, rue du Champ des Oiseaux fit que la propriété s’étendait le long de la rue du Moineau et de la proche route de Neufchâtel. Ce dernier transfert fut effectué pour réaliser une implantation qui devint plus tard le séminaire de Rouen (aujourd’hui désaffecté).
Les bâtiments de la rue de l’Abbé de l’Epée existe encore en partie. La petite église conventuelle a disparu. L’ordonnancement des constructions autour de la cour centrale a été profondément modifié, les locaux a été transformé à usage d’habitation.
En 1903, le couvent de la rue du Chant des Oiseaux fut fermé. Les religieuses se dispersèrent, en particulier en Angleterre. L’application de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat entraînait la fermeture des établissements confessionnels.
C'est en 1908 que la communauté put revenir. Elle s'installa rue du Champ des Oiseaux. C'est à Mesnil-Esnard qu'elle rouvrit son école.

 
Clergé
An 1770, la communauté comptait 10 filles de la Providence.
 
Mobilier
Un jubé, œuvre de Nicolas Dufour, fut placé dans l'église.
 
Vitraux
La chapelle possédait des vitraux, posés par Jean-Baptiste Caban.
 
Couvent du Champ des Oiseaux
Au XIXe siècle, le couvent de la Providence s'installa sur un vaste terrain situé entre la rue du Champ des Oiseaux et la côte de Neufchâtel. Elle le céda en 1908 pour qu'y soit installé le grand Séminaire.
 
 
Bibliographie
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, J. J. Expilly, Tome VI, 1770, p. 460.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen,
Lecoq de Villeray, 1759, p. 463-464.
épertoire archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 386-387.
L'Institut des sœurs de l'Enfant Jésus dites de la providence de Rouen, Ch. Farcy, 1933.
RLes Sœurs de la Providence de Rouen
, Journal de Rouen, 13 juin 1939, Jean Léturgis.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine et J. Tanguy, 2004, p. 171-172.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013