Couvent des Carmes Déchaussés
Après avoir séjourné rive gauche, dans la chapelle Saint-Yves, les Carmes se sont installés dans la rue Grand-Pont (dont la partie septentrionale a pris leur nom). Après la réforme de Thérèse d'Avila et de Jean de la Croix, se créa, en1593, une branche réformée, les Carmes Déchaussés (ou Déchaux).
leur installation à Rouen se heurta à de nombreuses difficultés. A la suite d'une prédication du P. Bernard de Sainte-Thérèse, Louis XIII octroya des lettres patentes. Le Parlement fit de l'obstruction et il faudra l'intervention du duc de Longueville pour qu'il accepte l'installation, en 1624. la condition était l'installation dans un faubourg. Ils tentèrent plusieurs implantations : Saint-Sever, près de Saint-Patrice, à l'Hôtel-Dieu.
Grâce à de puissants appuis (le duc de Longueville, le président du Parlement) ils achetèrent un terrain et une maison près de la porte Bouvreuil.
La grange fut appropriée pour servir de chapelle provisoire et on commença à édifier le chœur. C'est ainsi que le couvent a été dessiné par Jacques Gomboust en 1655.
Avec les libéralités du premier président de la Cour des Aides, Pierre de Becdelièvre, les travaux purent reprendre en 1678.
L’ancienne église fut transformée en un nouveau monument en forme de croix grecque bien plus important, définitivement achevé lors d’une dernière campagne de travaux s’étalant de 1713 à 1730. Fut alors aménagé l’autel du côté du sanctuaire, le décor de ce mobilier étant dû à l’architecte-sculpteur Mazeline.
La façade de l’église se résume à un grand portail flanqué de niches superposées contenant des saints, sculptés dans la pierre. Celles-ci sont disposées autour d’une baie centrale, au niveau supérieur, encadrées des statues de sainte Thérèse d’Avila et de saint Joseph, patrons de l’ordre.
La voûte intérieure est en berceau (bandée par des arcs décorés de sculptures), le chœur et l’abside circulaires, supportant également une coupole.
Contrairement à l'image de Gomboust, l'église n'était pas orientée. Elle s'ouvrait au sud sur une petite place et le cloître était à l'ouest.
A la veille de la Révolution, le couvent abritait 10 moines et un convers. Les locaux étaient en mauvais état et les finances bien maigres.
En 1790, le couvent fut dispersé et les biens mis en vente.
la chapelle devint église succursale.
C'est maintenant l'église Saint-Romain.
 
Clergé
En 1770, le clergé se composait de 30 personnes :
16 prêtres
3 profès
4 novices
7 frères.
En 1777, le P. Laurent était le Provincial, le P. Calisse était le Prieur, le P. Maître était le Sous-Prieur, le P. Gabriel était le Procureur.
En 1723, les revenus de la communauté étaient de 1 188 livres.
 
Orgue
L'orgue d'origine était l'œuvre du lointain maître et précurseur d’une grande lignée, un religieux devenu père organiste et facteur d’orgues également, appelé Lefebvre, l’oncle de Clément Lefebvre (un des grands facteurs d’orgue rouennais)
 
Localisation


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Bibliographie
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. VI, p. 379-374.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de Villeray, 1759, p. 439-441.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, J. J. Expilly, Tome VI, 1770, p. 441-442.
Tableau de Rouen,
Machuel, 1777, p. 176.
Description historique des maisons de Rouen,
E. de la Quérière, 1821, p.91. T II, 1841, p. 131-132.
Répertoire archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 385.
Saint-Romain de Rouen, N. J. Chaline et Ar. Gaspérini, Extrait du Bull. AMR, 1988.
Saint-Romain, une église à redécouvrir, N. J. Chaline, Bull. AMR, 1988, p. 49-74.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine, J. Tanguy, 2004, P. 111-112.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013