Pont Transbordeur

Le développement continu de la rive gauche de la Seine à la fin du XIXe siècle imposait la mise en place de nouveaux franchissements. En 1894, l'ingénieur Arnodin proposa une pont Transbordeur comme il venait d'en édifier à Bilbao. Le problème de l'intégrité du bassin portuaire ne se posant plus car le pont laissait le passage aux plus grands navires, il fut décidé de le construire à l'ouest de la ville, au bas du boulevard Cauchoise (Boulevard des Belges maintenant). bien que fragile (il dut être réparé à diverses occasions), il subsista jusqu'en 1940. il était devenu une véritable attraction. Il a été détruit par le Génie Français lors de l'entrée de l'armée allemande dans la ville.

Deux pylônes de 62m de haut étaient situés sur les rives du fleuve. Ils étaient retenus par des haubans solidement ancrés de pars et d'autre. Les deux pylônes étaient reliés par un tablier situé à 50m au-dessus du niveau des quais. Sur ce tablier roulait un charriot mu à l'électricité qui soutenait la nacelle.
Il était possible aux piétons de monter jusqu'au tablier par un spectaculaire escalier situé sur les pylônes. C'était une promenade du dimanche très goûtée par les Rouennais et les touristes.

La nacelle était située au niveau des quais. Un règlement précis régissait ses déplacements. Il y avait un départ toutes les six minutes.

Les dimensions de la nacelle étaient importantes. Elle mesurait près de 13m de large. Elle pouvait contenir jusqu'à 200 personnes. 2 à 6 véhicules pouvaient également y prendre place. Il y avait deux classes : la première, à droite était abritée dans une cabine vitrée, la seconde, à gauche était en plein vent. Pont privé, géré par Arnodin puis ses héritiers, il était à péage (10 cts en 1ère classe, 5, en seconde en 1920)

Le péage était acquitté avec des jetons comme celui-ci. Il s'agit du tarif de seconde classe après 1920 : 5 centimes. La première classe coûtait 10 centimes.

 

Le pont participait aux fêtes de l'époque. Des aéroplanes passaient sous le tabliers lors de meetings aériens, des plongeurs payèrent de leur vie leurs tentatives de plongeon. En 1910, le Pourquoi-pas du Commandant Charcot revenant d'une expédition polaire passait dessous, comme le montre cette photo de l'époque.

Pont Boïeldieu (1)  Deuxième guerre mondiale
Copyright Jacques Tanguy - décembre 2006