Ursulines |
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En
1615, le cardinal-archevêque de Rouen, François de
Joyeuse, avait appelé les ursulines dans la cité. Il
pensait les établir dans le collège des Bons-Enfants.
L’opposition des échevins de Rouen ne permit pas au
projet d’aboutir et le cardinal disparut sans avoir pu
le réaliser. Ce fut son successeur, François II de
Harlay, qui les établit en 1619. Elles bénéficiaient de
l’appui de l’influent curé d’Aumale, monsieur Gallemant.
Elles s’étaient fixées près de l’abbaye de St-Ouen.
mais, les autorités de la ville ne désiraient pas trop
accroître le nombre de communautés religieuses et
n’accordaient que très difficilement des autorisations
aux nouveaux monastères.
Madame d’Aclainville, et l’archevêque, proposèrent
vainement différents sites, mais aucun projet n’aboutit
avant milieu du XVIIe siècle. La maison des
Ursulines fut officiellement mise en chantier en février
1652. Le duc de Longueville et la duchesse de Nemours,
sa fille, posèrent la première pierre. |
L’année
suivante, un trésor d’une valeur de 8 664 Livres, en
écus d’or, fut découvert dans une cachette sur le
terrain des religieuses, situé dans la rue des Capucins,
ainsi qu’une source d’eau au débit conséquent. |
Plan Zeller (1665) |
Louis XIV abandonna l’entière propriété de
la précieuse trouvaille aux ursulines en
ajoutant un don important. La vente de
quelques biens appartenant à la communauté
et des quêtes permirent de compléter le
financement. Les travaux de construction du
nouveau monastère, sauf l’église, furent
achevés par les frères Gravois,
entrepreneurs, le 1er décembre 1653, sous la
direction d’Abraham et Pierre Hardouin,
architectes. Vers 1727, onze ursulines de
Rouen fondèrent une filiale dans la colonie
française d’Amérique du nord de Louisiane, à
la Nouvelle-Orléans.
L’église conventuelle fut terminée par
l’entrepreneur Michel Haugnard en 1730.
L’édifice, empreint d’un style majestueux,
avait une façade grandiose percée d’un
impressionnant portail. Elle avait été
consacrée à l’Immaculée Conception.
Dans les jardins fut également bâtie
une petite chapelle baroque. |
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Supprimé en 1792, le couvent fut utilisé
quelque temps par l’autorité militaire pour
loger des troupes de passage.
Les Ursulines revinrent au moment du
Concordat. Elles purent reprendre possession
de leur ancien couvent en 1807. Leurs écoles
furent fermées à nouveau en 1893, comme leur
église en 1903. La ville de Rouen a acheté
l'ensemble en 1906.
Les bâtiments du couvent furent convertis en
logements ouvriers à partir de 1923.
Malgré une courageuse campagne menée par les
Amis des Monuments Rouennais, tout le site a
été rasé en 1973-1974 lors des travaux pour
le percement de l’avenue de la Porte des
Champs et la construction du Conservatoire
régional de Musique. Il ne reste rien des
bâtiments conventuels.
Seules restent l’église conventuelle et la
petite chapelle. Depuis 1929, la
bibliothèque du quartier des Capucins est
aménagée dans la première. La seconde
faillit disparaître. Menaçant ruine, elle a
été sauvée en 1994 grâce aux Amis des
Monuments Rouennais. De taille réduite, elle
possède un décor daté de 1746. |
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Clergé |
En 1770, la communauté comptait 34 personnes :
25 religieuses-professes
2 novices
7 Sœurs.
1 chapelain et 1 confesseur
En 1723, les revenus de la communauté étaient de 6 754 livres. |
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Mobilier |
L’église
contenait un retable remarquable, œuvre de Robert et Etienne
Mazeline. |
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Tableaux |
Un tableau de
Gabriel Lemonnier, Jésus appelant à lui les petits enfants,
provenant du couvent est exposé au Musée des Beaux-Arts de Rouen.
C'était une saisie révolutionnaire. |
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Jésus appelle à lui
les petits enfants |
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Les Ursulines de l'Hôtel de Mathan |
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Au XIXe siècle, les Ursulines d'Elbeuf
occupèrent l'Hôtel de Mathan, dans la rue du même nom où
elle succédèrent aux
Bénédictines du Saint-Sacrement qui avaient acheté
l'ancien couvent des Minimes de la rue Bourg l'Abbé.
En 1810, sous l'impulsion de Mme Cécile Cousin, la
communauté put s'y installer. Des travaux importants
permirent d'adapter les locaux à l'usage.
En 1830, on éleva une petite chapelle, Notre Dame du
Rosaire, dans le jardin. Elle put être enrichie de
vitraux à la fin du siècle.
Le 11 juin 1855, l'établissement subit un incendie
détruisit la plus grande part des bâtiments. |
Les religieuses
furent momentanément hébergées
par les Ursulines de la rue des
Capucins, puis dans une maison
prêtée. Elles en reprirent
possession de leur monastère
qu'au mois d'octobre suivant.
Elles durent en partir en 1905,
suite à la loi de séparation des
églises et de l'Etat. Les locaux
furent mis en vente, le mobilier
dispersé, la chapelle détruite.
L'hôtel de Mathan lui-même a été
démoli quelques années plus
tard. |
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Orgues |
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Localisation |
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Bibliographie |
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. VI,
p. 371-372.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 417-418.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 437-438.
Tableau de Rouen, Machuel, 1777, p. 180-181.
Exploration de la
Normandie - Rouen, Walsh, 1835,
p. 125-131.
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 384.
Note relative à la construction du monastère des Ursulines,
G. de Beaurepaire, Bull. CDA, 1906-1908, p. 73-73.
Par ci, par là : Le couvent des Ursulines récemment acquis par la
ville de Rouen, G. Dubosc, Journal de Rouen, 19/06/1906
Visite des AMR aux deux anciens couvents des Ursulines, G.
Lefrançois, Bull. AMR, 1906, p. 1906.
Monastère des Ursulines de la rue Morand, 1907.
Photod fr l'ancien couvent des Ursulines en démolition. J.
Lecerf, Bull. AMR, 1907, p. 3
Photos du monastère des Ursulines de la rue Morand, G. Rigondet,
Bull. AMR, 1909, p. 9
Les Ursulines de Rouen, Ch. Reneault, 1919.
Le Couvent des Ursulines, rue des Capucins, P. Chirol, Bull.
AMR, 1922-1923, p. 119-134. repris en 1986, p. 277-292.
Couvent des Ursulines, Bull. CDA, 1974-1975, p. 31-32.
La ville évanouie, Rouen, P. Quéréel, 1999, p. 244-249.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine et J. Tanguy, 2004, p. 174-175. |