Prieuré Saint-Michel du Mont-Gargan

Situé sur la hauteur dominant Rouen vers l’est, le prieuré St-Michel a souvent été confondu avec la puissante abbaye de la trinité du Mont de Rouen, sa voisine.
La première mention d’une institution religieuse sur le Mont de Rouen (c’était le nom donné à la Côte Ste-Catherine à cette époque) remonte à 996. C’est la confirmation par le duc Richard II d’une donation faite à l’abbaye de St-Ouen. Il s’agit donc d’une création plus ancienne dont la date nous est inconnue.

Le vocable de St-Michel le rattache au culte de ce saint, particulièrement populaire au VIIIe siècle. Sa position en hauteur est commune à tous les grands sanctuaires qui lui furent consacrés (Monte Gargano en Italie, Mont-St-Michel,…).Situé au bord du chemin qui, sortant de la ville par la porte Martainville, allait ensuite vers le centre du Bassin-parisien, le prieuré n’a jamais acquis une grande importance. Il fonctionnait comme une halte au cours de la montée vers le plateau. Il reçut ainsi au cours de son histoire des vivants et même des morts !
Les rois s’y arrêtaient avant d’entrer solennellement dans leur Bonne Ville et les reliques de saint Romain et de saint Godard y firent un arrêt à leur retour de l’exil causé par les invasions scandinaves.
Trop près de Rouen et de l’abbaye de la Trinité, le prieuré eut à souffrir des guerres. Lors du siège de la ville par Henri IV en 1591-1592, les locaux furent dévastés. Ils ne s’en relevèrent pratiquement pas. En 1664, il n’y avait plus qu’un moine dans les locaux.
La petite chapelle subsista plus longtemps, le culte y fut semble-t-il servi jusqu’à la Révolution.
Plusieurs dessins de Jacques Le Lieur permettent de se faire une idée des disposition de ce petit établissement. Dans un petit enclos situé à mi pente de la colline, il y avait la maison du prieur et quelques dépendances agricoles.
La première chapelle du prieuré avait des dimensions notables.
De chaque côté, les murs étaient percés de trois fenêtres. Le chevet était plat et percé d’une grande fenêtre ogivale. Le chœur servait aux clercs, la nef accueillait les fidèles, en particulier lors des fêtes.Sur le faîte de son toit s’élevait un petit clocher couvert d’ardoises.
La petite chapelle reconstruite après les destructions des guerres de la Ligue avait des dimensions médiocres. De forme pratiquement carrée, elle mesurait tout au plus quatre mètres de côté.
La petite chapelle St-Michel était déjà presque ruinée en 1791. Le dernier pan de mur s’est écroulé en 1870. Recouvertes d’herbe folles, les bases des murs se devinent encore de nos jours.

 
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Bibliographie
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. V, p. 376.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen,
Lecoq de Villeray, 1759, p. 348-350.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, J. J. Expilly, Tome VI, 1770, p. 438.
Notice sur la Côte sainte-Catherine, L. de Duranville, 1849.
Répertoire archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 376, 468.
Le prieuré Saint-Michel du Mont-Gargan de Rouen,, L. Delsalle, Bull. CDA, 1993, p. 119-132.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine,
J. Tanguy, 2004, P. 121.

© Copyright Jacques Tanguy, février 2013