Plan De Crosne (1782) |
L’installation à Rouen de l’Hôpital de Ste-Elisabeth fut
longe et difficile. En 1629, le Parlement avait déjà
refusé, d’enregistrer des lettres patentes qui
autorisaient l’établissement à Rouen d’autres
religieuses de St-François.
Venues à Rouen vers 1650, les quatre premières
religieuses était issues de l’hôpital de St-Louis de
Louviers. Leur première implantation fut de courte
durée. Elle revinrent en 1662, et créèrent l’Hôpital
St-Louis-Ste-Elisabeth, dans la rue des Capucins.
Il fut doté d’une première église conventuelle en 1653.
Ce fut le curé de St-Vivien, territoire de la paroisse
sur laquelle elle était bâtie, qui la bénit, en présence
de la première supérieure, une ancienne religieuse du
couvent de St-Louis de Louviers. |
Le premier
établissement érigé fut ouvert le 11 novembre 1661 mais
ne fut vraiment achevé qu’en 1662. Situé dans la rue de
Coquereaumont (devenue aujourd’hui la rue des Capucins),
il devint l’hôpital des Incurables, destiné aux plus
humbles et surtout à la population la plus démunie.
Le 6 mars 1670, l’évêque de Finibort effectua la pose de
la première pierre de la nouvelle petite église
conventuelle.
En 1707, les pauvres étaient à l’étroit dans un hôpital
menaçant ruine. Grâce à l’intervention d’un riche
donateur, la concession d’une vaste place, à côté de
leur ancienne maison, fut obtenue et permit la
construction d’un nouvel hôpital de St-François donnant
sur la rue St-Hilaire dont la première pierre fut
officiellement posée le 28 juin 1708 par Claude
Champagne de Séricourt, chanoine trésorier de l’église
métropolitaine de Rouen, vicaire de l’archevêque.
L’ancien et le nouvel hôpital communiquait par une porte
et l’ancienne maison consolidée était devenue une annexe
de l’institution.
La façade monumentale de l’hôpital de St-François, bel
édifice de pierre agrémenté d’une haute niche cintrée,
mais peu profonde, possédait un entablement circulaire.
L’ensemble, encore visible, est porté, à ses extrémités,
par deux pilastres corinthiens. Il est percé, au centre,
d’une porte d’entrée ouvragée.
Au-dessus et sur le cintre de l’entablement, figure un
œil-de-bœuf géant, orné autrefois d’un cadran. La
composition architecturale demeure caractéristique du
tout début du XVIIIe.
A la Révolution, les religieuses furent chassées et
l’hôpital fermé en 1791. Il servit alors de lieu de
détention pour prêtres insermentés. |
Le petit sanctuaire de la communauté,
utilisée comme magasin, disparut au début du
XIXe siècle. Le 19 février 1812,
elle fut la proie des flammes. Il n’en
subsista que quatre murs calcinés qui furent
abattus en 1835.La noble façade du 124, rue
St-Hilaire (proche de la Croix de Pierre)
n’est pas celle de l’église conventuelle
mais appartient au corps principal de
l’hôpital. Cet immeuble devint une école
d’enseignement mutuel puis une école
primaire communale de garçons et de filles.
A la fin du XIXe siècle et
pendant le premier quart du XXe,
le rez-de-chaussée et le premier étage
furent occupés en 1900, par l’association de
bienfaisance protestante “La Solidarité”,
puis fut longtemps le siège d’une entreprise
de textile, “l’Elbeuvienne”. Depuis 1976, un
ensemble immobilier occupe les lieux.
Les locaux de la rue des Capucins furent
utilisés, quant à eux, par l’hôpital Forbras,
institution pour aveugles fondée par l’abbé
Pierre Forbras (1779-1875) curé de
St-Vivien. C’est maintenant une crèche qui a
gardé le nom Forbras. |
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Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. VI,
p. 428-433.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 456-458.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 458.
Tableau de Rouen, Machuel, 1777, p. 183.
Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, 1821, p.93.
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 386.
Journal de Rouen, 21/03/1900, p. 2.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine et J. Tanguy, 2004, p.
161-162. |