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L’église St-André-Hors-la-Ville se trouvait sur la
partie haute de la place Cauchoise actuelle. De nos
jours, seule la rue St-André toute proche en garde un
souvenir.
En 1027, le duc de Normandie Richard III aurait
donné à l’abbaye de Jumièges l’église St-André et trois
maisons dans le faubourg. Il s’agit certainement de
l’église St-André-de-la-Ville (ou aux-Fèvres).
Selon Jacques Le Maho, cette église aurait été dédoublée
au XIIe siècle lors de l’établissement de
l’hôtel de cette abbaye près du coin nord-ouest de la
nouvelle enceinte, à proximité de la porte Cauchoise.
Dans le pouillé d’Eudes Rigaud (1248), l’église est
mentionnée comme sancti Andrea extra portam,
autrement dit « hors la porte (Cauchoise) ». Elle était
bien en dehors de la ville, vraisemblablement à
l’emplacement de ce qui deviendra à la fin du moyen âge
la porte Cauchoise. La destruction des édifices
sub-urbains lors de la guerre de cent ans amena
certainement son démantèlement et la construction de la
nouvelle porte Cauchoise (XVe-XVIe
siècle) fut la cause de son report un peu plus au nord
sur un terrain acheté par les trésoriers de la paroisse. |
C’était le centre d’une petite
paroisse de 80 âmes au XIIIe siècle dont
l’emprise s’étendait à la fois intra muros pour
une faible part et extra muros pour l’essentiel.
En 1562 l’église fut pillée par les Huguenots.
Un rapport que l’architecte rouennais Jean-Pierre
Defrance dressa le 20 avril 1728 permet de connaître le
détail des travaux exécutés au début du XVIIIe
siècle.
Aucune représentation fidèle de l’église ne nous est
parvenue. L’examen d’un plan de la fin du XVIIIe
siècle permet seulement d’affirmer que
St-André-hors-la-Ville présentait un chœur avec une
abside circulaire ainsi qu’une simple nef sans transept.
Apparemment, ce vaisseau principal était doté d’un
unique collatéral au sud. C’était une église modeste et
dépouillée. Son entrée principale donnait sur la place.
Supprimée en 1791, l’église, son presbytère et quelques
boutiques donnant sur la place furent vendues aux
enchères le 25 mai 1793 pour une somme de 40.000 livres.
De la Querrière signale sa destruction dès 1834. Les
derniers vestiges disparurent en 1854.
Malgré toutes ces destructions, l’ancienne cave gothique
persista sous les constructions nouvelles. Au début du
XIXe siècle, une brasserie de cidre occupait
l’intégralité du site et constituait l’un des cafés du
quartier. En 1949, transformée en une petite salle de
spectacle accueillant 72 personnes, l’ancienne cave qui
abritait la réserve de l’ancien débit de boisson fut
dénommée “Théâtre Bovary”. Réaménagés en 1964 en
discothèque par Jacky Gaillard, l’animateur des nuits
rouennaises des années soixante, ces sous-sols de la
place Cauchoise furent connus sous le nom des
“Oubliettes”. Ils sont désormais aménagés en salles de
restaurant d’un célèbre établissement rouennais de
poissons. |
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Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. IV,
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Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 332-334.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 422-423.
Tableau de Rouen, Machuel, 1777, p. 74-75.
Journal de Rouen, 23 mai 1793, p. 7
Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, 1821, p.211,
T. II, 1841, p. 246.
Lettres sur la ville de
Rouen, Alexandre Lesguilliez, 1826, p. 321.
Coup
d'œil
rétrospectif sur 24 églises
paroissiales supprimées à la Révolution, E. de la Querrière,
Bull Ste d'Emulation, 1864, p.230
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 390.
Rouen, Ville
d'art et d'Histoire, Eglises, chapelles et cimetières à travers les
âges. Edgard Naillon, T. 2, 1936
Répertoire des Anciennes Confréries et
Charités du diocèse de Rouen approuvées de 1434 - 1610. Abbé
Martin, 1936, p144.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine, J. Tanguy, 2004,
34-35. |