Plan Gomboust (1655) |
La
communauté religieuse du prieuré royal des Chanoinesses
Régulières de St-Augustin (CRSA) avait pour origine un
groupe de femmes vivant en commun. Elles vivaient sur le
territoire de la paroisse St-Eloi, dans une maison que
leur avait donné, vers 1246, des membres de la famille
des Filleul. Leur piété leur avait fait donner le nom de
Filles-Dieu. Elles menaient une vie d’une
régularité exemplaire.
Elle demandèrent des constitutions au pape Clément VI,
qui, ayant été archevêque de Rouen connaissait bien leur
réputation. Elles leur furent accordées par une bulle de
décembre 1345. |
Elles
vivaient sous la règle de saint Augustin et avaient le
titre de Chanoinesses.
Dans leur monastère, elle portait le voile avec la
guimpe et, généralement, un grand manteau noir bordé
d’hermine sur leur habit de religieuse.
Aucune image, aucune description ne nous est parvenue
des locaux occupés par les Filles-Dieu.
Le plan Gomboust (1655) ne montre qu’une toute petite
chapelle avec un minuscule clocher. Elle aurait été
reconstruite en 1354.
Elle devait se situer approximativement là où se trouve
maintenant le croisement des rues racine et du
Vieux-Palais.
Au début du XIXe siècle, elle se signalait à
peine, petite et basse, sans aucune décoration
intérieure ni extérieure. Elle conservait les
remarquables arceaux de la voussure ogivale de sa porte
d’entrée. Ils reposaient sur de petites colonnes avec
chapiteaux du XIIIe siècle. A côté, une porte
du XIVème siècle était orné d’un arc surbaissé porté par
deux petites colonnes.
A la suppression du couvent en 1790, les bâtiments
désaffectés furent transformés en magasin. L’église fut
cachée à la vue par un mur de briques en 1853. Elle fut
entièrement démolie plusieurs décennies plus tard. Des
bâtiments, il ne subsistait qu’un corps de logis,
d’époque Louis XIII, situé derrière des immeubles
rebâtis dans la rue du Vieux-Palais, aux numéros 6 et 8.
Après les bombardements de la dernière guerre, les
ultimes vestiges des constructions des Filles-Dieu
furent anéantis. De plus, la percée réalisée pour
obtenir l’actuelle rue du Général Giraud coupa
littéralement la rue du Vieux-Palais en bouleversant
l’ordonnancement du site. |
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Voyages
Liturgiques de France, Moleon (Sieur de),
1718, p. 408-409.
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. VI,
p. 252-257.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 411-413.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 450.
Tableau de Rouen, Machuel, 1777, p. 179-180.
Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, II, 1841, p.
271.
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col,
380.
Rouen aux 100 clochers, F. Lemoine et J. Tanguy, 2004, p. 164-165. |