Couvent des
Augustins Déchaussés |
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Venant de Paris, les Augustins Déchaussés voulurent
d’abord s’établir à Rouen en 1630 mais le Parlement de
la ville s’y opposa d’abord, signifiant aux religieux
que, déjà, beaucoup de couvents, pour hommes ou pour
femmes, s’étaient installés dans la cité et ses
faubourgs. En fait, c’est surtout à la demande des
quatre grands ordres religieux mendiants présents à
Rouen (les Augustins, les Carmes, les Cordeliers et les
Jacobins) que cette première fin de non-recevoir fut
transmise aux premiers Augustins Déchaussés. Enfin, en
1633, le roi Louis XIII signa à Forges-les-Eaux les
lettres patentes unissant les religieux de la
congrégation de St-Paul-Ermite, appelés plus communément
les Petits-Pères de la Mort ou moines Paulins, à l’ordre
des Augustins Déchaussés (OAD), qualifiés aussi
d’Augustins Déchaux ou Réformés, religieux mendiants. |
Les Augustins
Déchaussés prirent possession du monastère de leurs
prédécesseurs, élevé pratiquement au pied de la côte
Ste-Catherine. C’était un domaine en dehors de la porte
Martainville, dans une zone marécageuse parcourue par de
nombreux petits ruisseau et par l’Aubette. Il y
construisirent un véritable couvent. L’épouse du roi
Louis XIV, la reine Marie-Thérèse d’Autriche, en fut
déclarée fondatrice.
Il s’étendait au nord-est de l’esplanade du Champ de
Mars actuelle, vers l’entrée de la rue du Faubourg
Martainville, là où ont été construits des immeubles.
Le monastère à peine bâti, il restait à élever une
église.
L’édifice dont la première pierre fut posée dès le 30
août 1672 fut dédié deux ans plus tard sous le titre de
Notre-Dame-des-Victoires. Il reprenait le vocable
associé à l’église existant encore du couvent de Paris
(place des Petits-Pères). Cette dernière fut consacrée
en mémoire du succès des armées de Louis XIV contre les
Hollandais et bâtie par les Augustins Déchaussés comme
leur implantation principale, établie d’abord dans la
capitale vers 1619. Deux chapelles, St-Nicolas-de-Tollentin,
dédiée à un saint plutôt invoqué par les malades pour la
délivrance des âmes du purgatoire, et
Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, existaient dans l’église
conventuelle de Rouen. De plus, la dévotion mariale
attachée à leur ordre étant forte, le 4 mars 1657, une
confrérie de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs y avait été
érigée canoniquement.
Des lettres patentes du 28 novembre 1674 confirmèrent
l’établissement religieux des “Petits-Pères”, Augustins
Réformés ou Déchaussés (car ces religieux allaient pieds
nus dans leurs sandales) |
La translation de quelques précieuses
reliques de sainte Colombe (sans doute
venues de l’antique sanctuaire de
Ste-Colombe de Paris devenu l’église St-Bon
de la rive droite), une vierge consacrée de
Sens vénérée dès le VIIe siècle
par saint Eloi lui-même, contenues dans une
châsse, fut effectuée en 1697, dans leur
église conventuelle.
Le couvent fut supprimé à la Révolution. Les
bâtiments servirent de filature de coton.
Quelques pans de murs ont subsisté jusqu’à
la Seconde Guerre mondiale.
L’église fut utilisée comme écurie pour une
garnison de la proche caserne Jeanne d’Arc
(l’actuel hôtel du Conseil Régional) mais
finit par être entièrement démolie dans le
courant du XIXe siècle. |
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Clergé |
En 1770, le clergé se composait de 8 personnes :
7 prêtres
1 frère.
En 1777, le prieur était le P. Mayer et le P. de Villy, Sous-Prieur.
En 1723, les revenus de la communauté étaient de 250 livres. |
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Localisation |
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Bibliographie |
Histoire de la ville de Rouen, F. Farin, 3e ed., 1738, t. VI,
p. 394-399.
Abrégé de l'histoire ... de la ville de Rouen, Lecoq de
Villeray, 1759, p. 442-443.
Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de
la France, J. J.
Expilly, Tome VI, 1770, p. 439-440.
Tableau de Rouen, Machuel, 1777, p. 177.
Description
historique des maisons de Rouen, E. de la Quérière, 1821, p.258.
Répertoire
archéologique du départ. de la S.-Inf.,
Abbé Cochet, 1871, col, 385.
Les marionnettes chez les Augustins Déchaussés, E. de
beaurepaire, 1889.
Extrait des registres de l'Hôtel commun (Augustins Déchaussés),
Bull. CDA, 1906-1908, p. 161-163. |