Le triptyque de
Franqueville-Saint-Pierre |
Le triptyque fermé |
Le triptyque a longtemps été oublié dans l'église. A l'origine il était
certainement au-dessus du maître-Autel. Il avait été démembré, le
panneau central au-dessus de la porte de la chapelle de gauche, les
panneaux au-dessus de la porte de la chapelle de droite. Tout cela était
dans un tel état en 1926 qu'il n'avait échappé que par miracle à la mise
au rebut. Au début des années vingt du XXe siècle, le curé
remarqua l'objet et sut le préserver. Ce fut
Fernand Guey qui, en 1926, assura la restauration de l'oeuvre.
L'abbé G. Gréverend publia une étude. Un peu d'histoire Le tableau date de 1602. Les guerres de religion viennent juste de se terminer et l'Edit de Nantes a amené une pacification partielle entre les confessions. Mais les rancunes restent. Les seigneurs du lieu (la famille de Guillaume Cossard) ont-ils rejoint la religion réformée ? Sont-ils responsable de la dévastation de l'église ? Toujours est-il que les fils de Guillaume vont très rapidement rejoindre la religion catholique. Thomas va même devenir chanoine au Chapitre de la Cathédrale et sera un ligueur décidé. L'autre frère, Guillaume, qui avait repris la seigneurie, est peut-être à l'origine de notre triptyque. Voilà comment on a réalisé un véritable manifeste anti-huguenot ! Vous n'acceptez pas l'Eucharistie ? : voilà l'illustration du triomphe de ce sacrement. Vous n'acceptez pas la transsubstantiation ? Voilà une démonstration de son évidence pour les catholiques. Accessoirement, vous n'aimez pas les anges ? Eh bien en voilà quelques-uns voletant autour de la composition. On fait appel, sur les panneaux latéraux, aux maîtres de la doctrine chrétienne antique (saint Augustin, saint Grégoire, saint Jean-Chrysostome, saint Ambroise, saint Jérôme et saint Cyrille. Sur la face externe des panneaux latéraux, on retrouve Melchisédech offrant le pain et le vin et saint Jean tenant le ciboire et l'hostie. On peut difficilement faire un manifeste plus anti-protestants ! |