Le jugement dernier

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Le tympan du Portail des Libraires représente un Jugement dernier.
Il est incomplet : le registre supérieur ne semble pas avoir jamais été sculpté. La raison réside peut-être dans le manque de solidité du registre inférieur qui présente plusieurs fissures importantes. Il fallut d'ailleurs le conforter en mettant deux pièces métalliques sous le linteau de la porte.
Il se lit de bas en haut :
La résurrection des morts. A l'appel des trompettes du jugement dernier, les morts sortent de leur cercueil en en repoussant le couvercle. Il est à noter qu'ils ont tous le même âge, 33 ans, âge de la mort du Christ. Ils sont plus ou moins vêtus, Au centre, un évêque mitré lève les yeux vers le ciel.
Le registre médian montre la séparation des bons et des mauvais.
Au centre on ne trouve pas la traditionnelle pesée des âmes. Il est possible qu'elle ait été prévue dans le registre supérieur, juste sous les pieds du Christ en majesté.
Deux personnages se font face. A gauche un ange portant un rameau fleuri. A sa droite, un diable gesticulant pousse les damnés vers l'enfer.

Les élus se dirigent à droite, vers le Paradis. Ils ont les mains jointes. Dans la porte d'église qui figure son entrée, un personnage debout portant une clef en travers de sa poitrine figure saint Pierre. A côté de lui, un ange joue du luth. Derrière la porte, des anges aux ailes déployée accueillent les élus.
Le cortège des damnés se dirige vers la gauche. Dans le groupe, on note la présence d'un roi, de deux évêques, dont l'un se voile la face en signe de désespoir. Plusieurs portent de larges bourses, symboles de l'avarice et de la cupidité. Une porte de ville symbolise l'Enfer. Un diable s'encadre dans la porte et tient le premier damné par l'épaule. Un autre diable juché sur l'une des tours, attire les damnés avec un long croc. Derrière la porte, un diable porte un damné sur son dos. Un autre diable s'apprête à en jeter un autre dans la gueule du Léviathan qui figure les flammes éternelles. C'est là que cuisent ceux qui ont failli. Il faut encore noter la présence d'un évêque dans ce chaudron maudit. Un diable muni d'une longue cuillère brasse cette soupe immonde. Signe de dérision, un autre diable joue du tambourin.
La partie supérieure devait comporter une Christ Juge présidant au Jugement. Une comparaison avec des tympans contemporains, comme celui de la cathédrale de Bourges, montre que ce Christ en majesté devait être accompagné de sa mère et de saint Jean, ainsi que d'anges tenant des instruments de sa passion. On ne sait pas non plus si ce registre supérieur était traité en bas-relief comme els deux registres inférieurs ou en ronde bosse.

 

© Copyright Jacques Tanguy, février 2016