La Chambre de Commerce de Rouen

au XIXe siècle

Le ministre de l’intérieur Chaptal fut choisi par Napoléon pour reconstituer les instruments d’un renouveau économique. Le Conseil du Commerce qu’il crée le 6 mai 1801 fait référence à l’ancienne Chambre de Commerce de Normandie. C’est ce Conseil qui accueillera le futur empereur Napoléon et Joséphine au Palais des Consuls, le 2 novembre 1802.
Le Chambre de Commerce de Rouen fut l’une des vingt-deux rétablies par l’arrêté du 24 décembre 1802. En même temps, une Chambre de Commerce est créée au Havre et, en 1809, à Dieppe.
L’alignement des quais fut fatal à l’ancienne Bourse découverte en 1825-1826. Elle fut transférée à la place d’un îlot de maisons et du mur de la Ville qui isolait le Palais des Consuls des quais. Le Méridien, donné à la ville fut transféré dans les jardins de l’Hôtel de Ville.

De la Restauration à la République...

     
  
 

Le grand sujet qui animait les consuls pendant le XIXe siècle était le problème de la navigation sur la Seine. C’était le rôle même de Rouen en tant que port maritime qui était en jeu, d’autant que les perspectives de construction d’un canal maritime de la mer à Paris et le développement des chemins de fer risquaient de réduire à néant le rôle économique de Rouen.
 

Le port et l’aménagement de la Seine. L’endiguement de la Basse Seine était indispensable pour assurer la sécurité des navires. Jean Rondeau, président de la Chambre de Commerce, s’investit dans un vaste travail d’influence pour obtenir, en 1846, la construction de digues entre Villequier et Quillebeuf. L’accès amélioré, on construisit des magasins-docks sur la rive gauche de la Seine et toute une série d’équipements (grues, marégraphes,…).

Le quai de Saint-Sever

Le Chemin de Fer. D’abord opposée, la Chambre de Commerce se rallia au projet, allant jusqu’à protester contre les retards. Une loi de 1840 autorisa la construction d’une ligne Paris-Rouen. Une société franco-anglaise menée par le banquier Laffitte réussit à mener à bien les travaux en moins de trois ans. Le 3 mai 1843, le duc de Nemours inaugurait la ligne en présence de l’archevêque de Rouen et des autorités. Un loi de janvier 1842 ouvrait la perspective d’un prolongement vers le Havre et Dieppe.

Le tunnel de Sainte-Catherine

Pour remplir ses tâches, la Chambre de Commerce se dota de nouveaux locaux. Entre 1894 et 1896, l’architecte Lefort doubla la surface des locaux en construisant à l’est de l’ancien Palais, une extension dans le même style. Surtout, une façade fut créée vers la Seine, surmontée d’un dôme.


La façade vers la Seine vers 1900

 
L’aménagement du Port de Rouen et de ses accès.


La Seine à Quillebeuf avant les travaux

L’accès au Port de Rouen a toujours été une préoccupation majeure pour la chambre de Commerce de Rouen. Les errements des bancs de sable dans l’estuaire, l’envasement du seuil de Quillebeuf avaient peu à peu limité le tirant d’eau des navires (de 1,50m à 3,50 m en 1834). La difficulté de la navigation avait amené la création d’un « Magasin de sauvetage » à Quillebeuf.
L’arrivée de la vapeur, l’augmentation du tonnage des navires et la concurrence naissante du Chemin de Fer (arrivé à Rouen en 1843, prolongé vers Le Havre à partir de 1842) imposaient un aménagement du fleuve.

Une loi de 1846 permit de commencer l’endiguement du fleuve. Ce fut une tâche de longue haleine. Peu à peu, la profondeur atteignit plus de sept mètres.
Les équipements portuaires ne furent pas négligés : constructions de docks et entrepôts, outillage portuaire (grues, docks flottants) bassins (Saint-Gervais, aux Bois, aux Pétroles).
Au début du XXe siècle, le port avait acquis les capacités qui lui permettront, pendant la première guerre mondiale, de devenir un des premiers ports d’Europe.

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